Conseil couture | Les types de fibres |

Connaître les tissus et leurs composants permet de choisir le bon tissu et entretien pour son vêtement fait avec amour.

Les fibres textiles se répartissent en deux catégories, les fibres naturelles et les fibres chimiques inventées par l'humain.

Les fibres naturelles sont obtenues en transformant une matière naturelle d'une façon mécanique ou physique sans modifier la composition naturelle. Elles peuvent être d'origine végétale, animale ou minérale.

Quant aux fibres chimiques, elles peuvent être d'origine artificielle ou synthétique. Les premières sont obtenues grâce à une transformation d'un matériau naturel comme la cellulose, et les secondes sont fabriquées à partir de polymères organiques ou non.

Les fibres végétales

Les fibres végétales proviennent des plantes comme le coton, le lin, le chanvre, la jute ou encore le bambou. Elles peuvent être extraites de la tige, comme le lin, la jute, le chanvre ou la ramie. Des graines ou fruits, comme le coton ou le kapok. Des feuilles comme le sisal, le gucca ou la maille. Ou des fruits comme la noix de coco.

Toutes ces matières naturelles ne veulent pas dire qu'elles sont biologiques. En effet, la culture ou le traitement peuvent être très nocifs pour l'environnement. Prenons le coton conventionnel, sa culture est responsable de 95% des pesticides mondiaux. Ce qui est énorme !

Les fibres animales

Les fibres animales proviennent des toisons ou des matières sécrétées par un animal.

La laine est obtenue par la tonte ou le peignage des poils des animaux comme le mouton, la chèvre ou le chameau. Les poils sont tondus et ne provoquent pas de douleurs aux animaux en principe.

La soie provient du fil produit par les sécrétions de chenilles. Le ver forme son cocon grâce à sa salive afin de se faire un abri. Une fois transformée en papillon, il reste le cocon qui peut être créé d'un fil unique long d'un kilomètre. Cependant, le plus souvent, les cocons sont récoltés avant que le papillon ne quitte son nid et est brûlé lors du traitement.

Les fibres minérales

Les fibres minérales proviennent du sous-sol comme l'argent, l'or, le cuivre ou l'aluminium. Du sable comme le verre textile. Et de la roche comme l'amiante, mais interdite dorénavant. Elles ne sont pas très utilisées dans l'habillement et ne sont pas très faciles d'entretien.

Les fibres synthétiques

Les fibres synthétiques sont entièrement créées par l'humain. Elles proviennent du pétrole transformé en fil afin d'imiter les matières naturelles.

Parmi ces fibres, on peut trouver le polyamide ou nylon, le polyester, le polyuréthanne, le polypropylène, l'élasthanne ou lycra ou encore le kevlar. Ces matières proviennent de matières organiques, contrairement au verre, carbone, céramique ou autres métaux divers.

Les fibres semi-synthétiques

Les fibres semi-synthétiques sont composées à partir de matières naturelles comme la cellulose de bois régénérée, puis transformées avec des produits chimiques.

Parmi ces fibres, on retrouve la viscose, la fibranne, les fibres modal, le cupro, l'acétate, le triacétate ou encore le lyocell.

La viscose est issue de ce procédé et provient de la cellulose de bois, d'algues ou de plantes oléagineuses comme le maïs ou le soja. Il y a une idée fausse qui circule à propos de la viscose et de sa durabilité. En effet, elle est composée de cellulose de bois, ce qui est naturel. Cependant, le procédé de transformation utilise beaucoup d'énergie et rend cette matière très énergivore et n'entre donc pas dans un esprit de durabilité.

Fibres naturelles = durables / Fibres synthétiques = polluantes

Avant de refermer ce chapitre, je vais faire une petite parenthèse sur la durabilité. Depuis quelque temps, la question de l'écologique entre souvent en jeu lors de son achat grâce aux nombreuses campagnes publicitaires ou engagements personnels par des personnalités influentes.

Evidemment, le coton biologique est plus écologique que le polyester. Cependant, afin de rendre un vêtement durable, il ne faut pas uniquement prendre en compte les matériaux utilisés. En effet, plusieurs critères entrent en compte pour faire que son habit ait le moins d'impact négatif sur l'environnement, comme la durée d'utilisation qui est un élément essentiel.

Voici un exemple pour illustrer mon propos, si vous achetez deux pantalons le même jour, un en coton biologique et l'autre en polyester. Vous avez choisi celui en coton biologique justement parce qu'il a été fabriqué à partir d'une matière naturelle certifiée et que c'était écrit en grand et gras sur un panneau avec une forêt tropicale. Sa forme vous plait moyennement, mais le grand panneau avec le logo GOTS vous a convaincu. Quant au pantalon en polyester, vous l'avez choisi parce qu'il vous va à merveille et qu'il vous plait. Un an plus tard, vous faites le tri dans votre armoire et vous vous rendez compte que vous avez porté le pantalon en polyester quasiment toute l'année et que vous ne comptez pas vous en séparer. A l'opposé, vous avez porté quelques fois celui en coton biologique, mais vous ne trouvez pas qu'il vous mette en valeur alors vous l'avez délaissé et porté qu'une dizaine de fois au maximum et que vous n'allez plus le porter. Vous décidez de vous en débarrasser en le donnant à une amie, en le mettait à la boîte de tri textile ou, pire, en le jetant. Finalement, quel est le pantalon le plus durable, et qui a donc le moins d'impact sur la planète ? Celui en polyester !

Eh oui, ce n'est pas parce qu'on achète bio, zéro déchet ou végétalien que c'est durable.